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Encourager l’emploi des seniors: c’est l’objectif du Conseil fédéral et des organisations patronales et syndicales. Mais ils peinent à prendre des mesures concrètes pour les soutenir. Le rapport publié par le Seco (Secrétariat d’Etat à l’économie) lors de la 4ème Conférence nationale sur le thème des travailleurs âgés montre les difficultés des travailleurs de plus de 55 ans sur le marché de l’emploi.

Le taux d’emploi chez les 55-64 ans est élevé en Suisse (71,5% en 2016) en comparaison internationale. Il n’atteint en effet que 59,2% dans les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)

Le nombre de chômeurs a doublé

Pour les vingt dernières années, cette tendance s’explique par une participation accrue des femmes sur le marché du travail découlant pour partie du relèvement de l’âge de la retraite à 64 ans ainsi que par un recul des retraites anticipées. Après l’âge ordinaire de la retraite, 18 % des 64-74 ans poursuivent  une activité professionnelle.

A 3,8% en 2017, le taux de chômage calculé aussi bien par le Seco (il se base sur le nombre de personnes inscrites dans un office de placement) que par l’Organisation internationale du travail (il montre l’inactivité)  des 55-64 ans est moins haut que celui des plus jeunes. Mais le nombre de chômeurs de cette tranche d’âge a doublé depuis 2010.

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Le Seco relève aussi que la proportion de personnes qui restent au chômage pendant plus d’un an augmente nettement avec l’âge. L’an dernier,  la part des chômeurs de longue durée chez les 55-64 ans s’élevait à 57 %, contre 46 % chez les 40-54 ans et 33 % chez les 25-39 ans. Comme cette catégorie d’âge peine à retrouver un emploi, elle bénéficie d’un droit prolongé aux indemnités-chômage par rapport aux personnes plus jeunes.

Les individus en fin de droits ne sortent pas tous définitivement du marché du travail comme le dévoilent les chiffres du Seco: «en moyenne entre 2010 et 2016, 45 % des 55-59 ans et jusqu’à 30 % des 60-64 ans avaient déjà retrouvé un emploi la première année après avoir été en fin de droits. Au cours de la troisième année après une fin de droits, il s’agissait respectivement de 54 % et de 35 %.»

Le taux d’aide sociale augmente

Depuis quelques années, les personnes de 56-64 ans recourent de plus en plus à l’aide sociale. Entre 2011 et 2016, le taux d’aide sociale de cette tranche d’âge a progressé de 2,2% à 2,9%. Mais il reste toujours inférieur à celui des 46-55 ans qui est de 3,4%. Selon le Seco, «les conditions exigeantes du marché du travail de ces dernières années (crise financière et force du franc) pourraient bien avoir contribué à l’augmentation supérieure à la moyenne du taux d’aide sociale chez les 56-64 ans.»

La part des personnes qui quittent la vie professionnelle entre 60 ans et 65 ans pour profiter d’une retraite anticipée a diminué au cours des dernières années. D’abord, les employeurs recourent plus rarement que jadis à cette possibilité lors de restructurations (lire l’article publié dans l’édition de Bilan en kiosque). Ensuite, les conditions financières offertes à la fois par les employeurs et les institutions de prévoyance se sont dégradées. Enfin, il semble que les entreprises cherchent à conserver les seniors en raison d’une pénurie de main d’œuvre dans plusieurs branches.

Provenance de l’article : http://www.bilan.ch/bilan-economie-plus-de-redaction/seniors-naufrages-de-lemploi